Le fonctionnement est des plus simples :
l’imprimeur positionne sur la platine au fond de la presse la matrice gravée et encrée (au rouleau sur le relief), puis il place sa feuille de papier d’impression sur la matrice. Au-dessus du papier d’impression il dispose quelques feuilles d’un papier lambda (fin et lisse) ou un carton ou un feutre ou tout autre matériau souple et plus ou moins épais. Enfin il rabat la platine supérieure et applique la pression à l’aide du levier.
Les feuilles de papier (de carton ou le feutre) posées au-dessus du papier d’impression ont pour fonction de répartir la pression de façon homogène en compensant d’éventuelles irrégularités d’épaisseur ou de surface. À noter que si cette couche souple est importante en épaisseur, elle produira une déformation du papier qui va se mouler contre la matrice. Beaucoup utilisent le terme « gaufrage » (à tort… !). Parlons plutôt de débossage*.
D’un point de vue mécanique, la pression est appliquée sur l’entière surface de la matrice. La pression est donc très répartie et moins importante que dans le cas d’une pression appliquée par un cylindre roulant sur l’ensemble matrice/papier. Cette configuration de pression limite (mais n’empêche pas !) l’impression d’aplats larges en terme de régularité. L’imprimé présentera certainement des manques ou des zones imprimées dites « creuses » (même situation dans le cas d'impression de monotypes. Risque de manques).
En bref, l’impression sur presse à levier est recommandée dans le cas de matrices présentant peu d’aplats, ou surtout des reliefs saillants de type lignes, points et autres motifs ou éléments graphiques.
Pour revenir sur le fait que de la souplesse au dos du papier améliore le contact du papier avec la matrice, il en est de même pour la souplesse de la matrice elle-même : une matrice souple et épaisse garantit un meilleur contact avec le papier et donc une impression homogène et sans manques.
Il est possible d'imprimer une variété de type de matrice, du linoléum au bois en passant par le caoutchouc ou la gomme. Si nécessaire la platine supérieure peut être ajustée en hauteur. Deux positions sont possibles.
Pour conclure sur l’utilisation des presses à levier : elles sont les plus performantes dans les cas de matrices gravées dans un matériau souple et épais et dans les cas de dessins ou de motifs sans trop d’aplats larges.
Notez que dans certains cas, et notamment dans le cas d’impression sur textile ou la fluidité du tissu rend difficile un bon calage ou un correct positionnement du tissu sur la matrice, il est possible de placer d’abord la pièce de tissu au fond de la machine puis dessus la matrice encrée. Comme évoqué plus haut il est possible de disposer une couche souple au dos du tissu, soit en première sur la platine de fond de la machine.
Au niveau mécanique, cela revient au même : la matrice et le support à imprimer sont toujours pris en sandwich entre les deux platines.
Vidéo rapide :
* Le gaufrage met en action deux matrices (un poinçon et une forme de contre-pression) pour déformer le papier pincé entre les deux.